AILHON ET SON EGLISE SAINT ANDRE

Prononcé "Aoïou " par les gens d'ici, ce nom désigne le petit village emblématique aux allures provençales, situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest du bassin d'Aubenas. Ailhon se distingue par l'unité de ses maisons en pierres de grès, ses terrasses plantées d'oliviers, cernées de bois de pins et surtout par son étonnante église, riche de curiosités.
SITUATION GEOGRAPHIQUE

Elle est située à 11 kms, à l'ouest d'Aubenas
Coordonnées GPS : Latitude 44.598102 N - Longitude 4.311972 E

ASSOCIATION
L’association des amis d’Ailhon a pour but la défense du patrimoine naturel et architectural, le développement harmonieux de la commune d’Ailhon (création et entretien d’un arboretum, etc..) et l’organisation d’activités culturelles.
HISTORIQUE
La paroisse d’Ailhon était autrefois importante car, jusqu’au milieu du XIXe siècle, elle comprenait également les territoires des actuelles communes de Chazeaux, Fons et Lentillères ; le tout formait le mandement de Chazeaux.
Elle apparaît dans les textes à la fin du XIIIe siècle.
La nef, de toute évidence d’un style roman tardif, est généralement datée de cette période.
Sans doute à la fin du XVe et du début du XVIe siècle, création des deux bas-côtés voûtés d’ogives en perçant de larges ouvertures dans les murs de la nef romane.
Si l’on se fie à la date de 1509 inscrite sur la façade, on peut penser qu’elle marque la fin des travaux d’agrandissement. C’est certainement de la même campagne de travaux que date le chœur, exactement de même style que les bas-côtés. Les chapelles qui l’encadrent sont aussi de cette époque.
On ignore la date de construction du clocher. Il aurait dû être écimé, sur ordre de Louis XIV, pour punir les habitants d’avoir participé à la révolte de Roure (1670), mais il est probable que la sentence n’ait pas été exécutée.
Inscrite au titre des Monuments historiques, l’église Saint-André d’Ailhon est un beau témoignage du passage du style roman au style gothique et mériterait pour cela une étude approfondie.
EGLISE SAINT ANDRE DE AILHON

L'énigmatique église d'Ailhon
L'édifice est aujourd'hui un puzzle architectural, résultant d'une lutte de styles dans laquelle le gothique a surclassé le roman, laissant sur le champ de bataille un indescriptible désordre que les hommes des siècles suivants ont assemblé au mieux. Seul un regard averti y verra un écrin gothique, enserrant un authentique joyau roman. C'est sans doute cette pluralité qui fait le charme et l'originalité de cet édifice ayant épousé l'urbanisme local faisant corps avec le village.
Orienté à l'Est, comme le sont les églises romanes (2), les fondations premières supportent l'édifice d'aujourd'hui.
EXTERIEUR DE L'EGLISE
LE CLOCHER

La façade se prolonge par un clocher peigne qui repose sur une partie renforcée sous le premier niveau ; Il est composé d’une partie rectangulaire percée de quatre baies, surmontée elle-même d’un fronton triangulaire doté d’une seule ouverture. Deux fines corniches séparent ces différentes parties. Une croix couronne l’ensemble.
A l’arrière il dispose d’un abri clocheton.
Il est percé de quatre fenêtres pour quatre cloches, mais il ne lui en reste que deux : en effet, les habitants de Lentillères et de Fons décidèrent au XIXe siècle, de construire leur propre église et quittèrent la paroisse d’Ailhon… avec une cloche.

LE PORTAIL ROMAN

Le portail se distingue par ses voussures (3) carrées qui alternent avec des tores (4) réguliers, signe de singularité, tandis que des colonnettes engagées supportent des chapiteaux étonnamment dépourvus de sculptures. Cette porte d'entrée, à l'archivolte anormalement brisée, sans atteindre un gothique flamboyant, laisse supposer une recomposition obtenue à partir de divers éléments provenant d'un autre édifice.
Les saignées apparaissant au-dessus de la porte seraient le vestige d'un auvent, désigné sous le terme de "caquetoire " tenant les fidèles à couvert pour discuter après les cérémonies.

INTERIEUR DE L'EGLISE
LA NEF EN BERCEAU BRISE

A l'intérieur, la nef en berceau brisé, répond, à hauteur de la première et seconde travée, aux proportions du nombre sacré : le nombre d'or (5). Un arc de renforcement précède un puissant arc diaphragme, triomphal, qui protège le cœur. L'appareil en moellons réguliers, posés à plat, qui surmonte les voûtes, se caractérise par une alternance, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre.
Les collatéraux s'ouvrent à partir d'arcades gothiques de hauteurs différentes sous la corniche, augmentant encore cette impression de fatras architectural que confirme la diversité des roches utilisées dans la taille des pierres, à l'intérieur, comme à l'extérieur.

LES CHAPELLES ET LES CULOTS SCULPTES

Ici encore, les croisées d'ogives présentent des nervures différentes, alternées, qui reposent avec bonheur sur des culots (6) savamment sculptés dont les motifs sont des plus surprenants : singe (symbole du diable, du vice …), lion (Symbole de l’évangélique St Marc) oiseaux (élévation vers la spiritualité) anges, tantôt vêtus d'un pourpoint, tantôt portant une coiffure toute droit sortie de la période moderne (fin du Moyen-Age jusqu'à la Révolution).
Parmi ces sculptures, celle située dans l'angle nord/ouest (à gauche en entrant) figure le masque d'un homme lippu, au nez épaté, dont le visage est entouré d'une étonnante collerette. La présence et le style de cette sculpture en ce lieu demeure énigmatique.



LAFENETRE ENIGMATIQUE

Il existe, dans l'église d'Ailhon une fenêtre à nulle autre pareille. Cette ouverture située au-dessus de l'entrée, présente sur l'extérieur une coiffe taillée dans un style visigothique (on retrouve une pièce similaire dans la chapelle de St Thomé) alors qu'à l'intérieur apparait une disposition de style roman, les pierres effilées étant alignées et disposées en berceau. Le dessin de ces pierres, également travaillées en forme de cintre sur les côtés, vient obscurcir encore davantage le mystère architectural de cette construction qu'un soleil couchant illumine à travers les couleurs du vitrail.

LEMOBILIER

Un tronc d'ormeau est logé au fond de l'église. Cet arbre désigné sous le nom de " Sully ", aurait été planté vers 1593 sur la place du village selon les instructions du ministre d'Henri IV pour fêter l'abjuration du Roi, mettant ainsi un terme (provisoire) aux guerres de religions. Cet arbre creux, de près de 5 m de circonférence, a survécu jusqu'aux années 1980/90…
Côté épitre (à droite en entrant), le fond de l'église abrite l'ancien mécanisme de l'horloge dont les poids en pierre reposent à côté du balancier, devenu immobile.
A ses côtés, est exposée la pierre tombale de Jean de La Roque (1439-1474), dernier abbé régulier de l'abbaye des Chambons (près de Bornes - ordre des cisterciens). On distingue sur ce monument funéraire (probablement un couvercle de sarcophage), d'un côté les armes de l'Abbé (un "roc" d'échiquier, ancienne pièce, remplacée par la Tour) et de l'autre, la crosse, symbole de sa congrégation.
Un imposant baptistère à huit côtés, occupe l'entrée de l'église. Sa profondeur et ses dimensions laissent supposer qu'il aurait pu être utilisé comme le voulait la coutume, conduite en Vivarais jusqu'au XIIIème siècle, alors que l’enfant était entièrement immergé dans l'eau le jour de son baptême. Les huit pans symboliseraient ainsi "le renouveau", huit personnes seulement ayant survécu dans l'Arche, après le déluge.



ANNOTATIONS
- - Ecrit Ailhou, en patois.
- – La lumière au lever du jour, tombant sur le maître autel, devient symbole de la résurrection du Christ.
- - Voussures : Ensemble de pierres taillées en arc de cercle, disposées en dégradé dans l'épaisseur du mur afin de donner, avec la perspective, une impression de profondeur. Ce style typique de l'art roman s'est quelque peu maintenu les siècles suivants.
- - Tore : Boudin lisse, régulier, disposé en arc de cercle au-dessus d'une ouverture, caractéristique du style roman.
- - Nombre d'or : 1.6 – Ce mystérieux rapport était déjà connu chez les Grecs. Il s'agit d'une proportion entre la largeur et la hauteur. En ce qui concerne les dimensions de la voûte de l'église d'Ailhon : 7,81 m (hauteur de la voûte) divisé par 4,85 m (largeur entre les piliers) = 1.6 - Télémétrie du 28.10.2019 HK.
- - Culot ou cul-de-lampe : Pierre engagée dans le pilier et supportant ici les croisées d’ogives - Généralement sculptées de motifs divers, souvent des symboles bibliques.
SOURCES
- MA BASTIDE - Henri Klinz
- Sauvegarde des Monuments Anciens de l’Ardèche
- Eglises romanes oubliées de Claudiane Fabre-Martin
- Site de la mairie de Ailhon
- Voyage au coeur de l'Ardèche romane - Michel Gilbert
PHOTOS




MANIFESTATIONS 2025
Chœur Ebullition LE 11 JUILLET A 20 H

Créé en octobre 2023, à l'initiative de Magali Brillault, cheffe de chœur professionnelle, le chœur mixte de 21 choristes répète à Lussas.
Cette année, le chœur présente « Éclats », un programme construit autour d'une quinzaine d’œuvres de compositeurs baltes, scandinaves, italiens, japonais, basques et américains d'une durée de 45 minutes environ.
Entrée 10€ – gratuite pour les moins de 16 ans
BALKANISTA LE 26 JUILLET A 19 H

Samara, joueur de flûte de Pan roumaine vous invite, avec ses complices, à traverser les pays autour du programme « Balkanista » mélodies traditionnelles du « Grand-Est » et chants populaires tziganes.
A la source de ces musiques, l’âme Rom insuffle un sentiment de liberté qui nous emporte sur des rythmes et un sens de l’improvisation d’une fascinante virtuosité.
Samara : flûte de pan roumaine
Claudine : chant
Didier Buisson : accordéon
Johan Genin Brandt : chant et percussions
Entrée 15€ – gratuite pour les moins de 16 ans
Eglise d’Ailhon 1er août - 19h - Trio des Confluences

SUR UN AIR D’OPERA
Mozart, Verdi, Gluck, Offenbach, Bizet...
Des airs inoubliables : Noces de Figaro, Don Giovanni, la flûte enchantée, la Traviata, Carmen, la belle Hélène, le barbier de Séville..
Des extraits des livrets recréent les ambiances tour à tour dramatiques, émouvantes et humoristiques. Les musiciens s'approprient les personnages, s'interpellent avec complicité et humour.
Sophie François : flûte traversière, voix
Alain Arias : violon
Marie-Hélène Vuillermet :clarinettes, tarogato
Entrée 12 € – gratuite pour les moins de 16 ans
église et place du village 19h et 21h le 17 août

les Rendez-vous des Princes proposent un moment suspendu en trois temps.
D’abord, en l’église avec Franz Schubert et son ultime quatuor à cordes (D.887) chef-d’œuvre grandiose aux proportions généreuses interprété par le quatuor Voce
A suivre le pot de l’amitié pour le plaisir d’être ensemble avant de retrouver sur la place,
les membres du quatuor Voce et le bandonéoniste Jean-Baptiste Henry pour du solo, duo et trio aux couleurs de l’Argentine.
Figures argentines par Jean-Baptiste Henry, bandonéon et les membres du Quatuor Voce avec Cécile Roubin, violon, Guillaume Becker, alto et Arthur Heuel, violoncelle.
TARIF 20€ pour la soirée entière – gratuite pour les moins de 16 ans

CORTEX SUMUS LE 06 SEPTEMBRE A 19 H

Trio vocal d’inspiration corse, polyphonies liturgiques et profanes de tradition et de création.
L’instant poétique dissout l’insistant chagrin
Au fils des années et des horizons, ces chants nous ont alimentés, transformés.
Par delà leur propos gaillard, liturgique, courtois, solennel, cordial , désolé ou enthousiaste, nous aimerions les porter avec chaleur jusqu’aux oreilles et aux cœurs qui, à leur insu peut-être hébergent aussi un village – corse ou non.
Remi Matrat : u bassu
Chris Le Hache : a secunda
Nicolas Vial : a terza
Entrée 10€ – gratuite pour les moins de 16 ans
HEURES D'OUVERTURE
Ouverte tous les jours de 9h à 18h
CONTACT
Boîte mail: mairie-ailhon@orange.fr
Téléphone: 04 75 35 32 03
Site web: https://www.ailhon.fr/
Ouverture de la mairie au public:
lundi de 8 h 30 à 12 h 30 et 14 à 18 heures
Mardi de 8 h 30 à 12 h 30
Jeudi de 8 h 30 à 12 h 30
Les autres jours sur rendez-vous
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