VILLAGE DE FABRAS ET SON EGLISE SAINT PIERRE AUX LIENS

L’église de Fabras est située au cœur d’un village labellisé « Village fleuri » pour la qualité de son accueil, le respect de l’environnement et la préservation du lien social. C'est un village inscrit dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche. Face à la montagne Sainte-Marguerite, elle domine la vallée de l’Ardèche depuis 900 ans.
SITUATION GEOGRAPHIQUE

Fabras se situe à 14 kms au Nord-Est d'Aubenas
Coordonnées GPS: Latitude 44.651202 N - Longitu de 4.288666 E

ASSOCIATION
HISTORIQUE
ORIGINE
Moins par son architecture que par son histoire l'église St Pierre-aux-liens de Fabras est un édifice roman, dont l'existence est déjà signalée en 1179, date à laquelle le bâtiment est donné par Nicolas, Evêque de Viviers, à la communauté des Augustins du monastère St Michel de Charay (ce monastère était situé sur le versant nord du Col de l'Escrinet, commune de St Priest) (1) qui le conservera au moins jusqu'au début du XVème siècle.
Cette donation est confirmée en 1258 par la bulle du Pape Alexandre IV. L'église, l'une des 22 possession des moines de Charay, fait alors partie du mandement de Jaujac.
EVOLUTION
Au XVème siècle la paroisse comprend 58 feux (2) placés sous le ministère du curé de Fabras, Jean-Claude Labro (ou Labrot), alors Seigneur du Château du Pin.
Primitivement, le bâtiment solide, dédié à Saint Pierre et dont les fondations remontent au XIIe siècle ne possédait qu’une seule nef avec une voûte en berceau.
Au XVIe siècle, on y ajoute une aile qui abrite trois chapelles. Une de ces chapelles a été fondée en 1631 par les Chanaleilles, seigneurs du Château du Pin. Leurs clefs de voûte et les culs-de-lampe des arcs sont décorés de blasons et d’inscriptions
1949 à 1985 des travaux intérieurs sont entrepris et diverses couches d'enduits au ciment vont recouvrir les murs de l'édifice, recouvrant des fresques du XVII et XVIIIème siècles, qui ont été récemment découvertes à l'occasion d'une importante campagne de restauration de 2010 à 2023.
L'EGLISE ROMANE DE SAINT PIERRE AUX LIENS

Tous les chemins mènent à Rome, dit-on. A Fabras également ! Si la route principale qui y conduit débute à la sortie Nord de Lalevade (côté gauche en direction du Puy et passant près du Château du Pin), c'est néanmoins la Route des crêtes, située à l'entrée de Jaujac qui offre le plus beau décor jusqu'à la découverte du village. Serpentant au sommet d'une colline dominant de part et d'autre la vallée de l'Ardèche et celle du Lignon, le petit ruban d'asphalte se faufile dans des sous-bois, traverse le hameau des Soulhets, et nous conduit au centre du village.

LES ELEMENTS ROMANS DE L'EGLISE

Les remaniements successifs ont passablement modifié la physionomie de l'église. Cependant, il subsiste de la période romane une belle voûte de plein-cintre occupant les deux premières travées de la nef unique.
A cet endroit, les mesures télémétriques accusent 8,02 m de hauteur pour 5,03 m de largeur donnant un rapport de 1,59. Si l'on tient compte de l'irrégularité du sol, le nombre d'or (3) est atteint. Mme Claudiane Fabre-Martin, quant à elle, ajoute à cette identité romane, la fenêtre située au-dessus du portail d'entrée, mais cette affirmation est difficilement vérifiable aujourd'hui en raison des travaux survenus postérieurement sur le clocher-mur qui pose bien des interrogations.

LE MYSTERE DU CLOCHER

Que s'est-il passé à Fabras expliquant le contrefort gigantesque qui semble maintenir la façade ? La région a-t-elle subi les caprices du ciel et de la terre, dont les secousses sismiques auraient ébranlé le bâtiment nécessitant un renfort ou bien d'intenses périodes de sécheresses ou d'inondations survenues les siècles précédents qui auraient modifié les sols ? A Fabras, le puissant appareil de soutènement de la façade n'a pas altéré l'élégance du bâtiment, ajoutant même une certaine touche d'originalité qui ne manquera pas de surprendre les visiteurs. Un semblant de balcon protège le portail d'entrée à trois voussures aux cavages fortement prononcés, de style roman, mais qui n'appartient pas à cette période. Le bas de la porte semble plus ancien que la partie haute composé de pierres taillées, utilisées en remploi. Toujours sur ce contrefort, à l'étage, une ouverture en tiers-point aère la construction surmontée d'un clocher à cinq baies


DANS LE SILENCE INTERIEUR

L'unique nef à trois travées débouche sur un chevet plat. Le collatéral Sud/Est résulte de la construction de trois chapelles latérales côté épitre : Celle située le plus près du cœur est dédiée à Notre Dame de la Pitié – La seconde est placée sous le vocable de Notre Dame de la Trinité.
Cette chapelle aurait été construite en 1631 par la famille de Chanaleilles, Seigneurs de Fabras, et dont certains membres sont inhumés sous les dalles. Trois litres funéraires ont récemment été mises à jour dans cette chapelle. Elles se situent à des hauteurs différentes et portent les armes de la famille. La troisième chapelle est dédiée à St Jean-Baptiste. Côté Ouest, le local ouvrant sur le chœur, faisant office de sacristie laisse supposer l'existence primitive d'une ancienne chapelle latérale (4) pour laquelle nous ne possédons aucune référence, comme nous ne possédons pas plus d'informations sur les immenses et énigmatiques arcatures qui occupent ce même côté Ouest.


LE PLAN BASICAL
Sur cette affiche écornée de l'histoire, apposée sur les murs du temps, on retient le texte du Curé Escalier, rédigé à la suite de sa visite des paroisses de l'officialité d'Aubenas le 26 octobre 1715. Cette visite, en présence des témoins Combe et Arnaud, faisait état d'une église en croix latine dont les chapelles Nord (l'actuelle sacristie) et Sud (la chapelle Notre-Dame de la Pitié) seraient les extrémités des branches de la croix (sur les bras du transept). De fait, la sacristie mérite une attention particulière. Outre son plafond bas, garni de croisées d'ogives et une niche bâtie postérieurement dans le mur de séparation avec le chœur, la hauteur de l'ensemble dénote une modification importante des niveaux. Le sol a été remblayé pour venir affleurer celui du chœur actuel. L'emplacement de la niche, trop basse, trop près du sol confirme cette hypothèse.
LE MYSTERE D'UNE ABSIDE PRIMITIVE

On imagine difficilement l'existence d'une église en croix latine dépourvue d'un chevet comme c'est le cas actuellement et qui laisserait l'image d'une croix sans tête. L'ensemble architectural côté Est se compose d'un mur rectiligne, uniforme, armé de deux contreforts, ne laissant plus d'espace pour l'installation du chœur où prendrait place le Maître-autel. Il semblerait que la croisée du transept soit devenue le chevet actuel. Cette étrange construction trouverait peut-être une explication dans le remblai extérieur, constituant l'actuel cimetière et dont les murs de soutènement conservent jalousement bien des secrets (bien que les restauratrices de l'atelier Jouve-Malfatto aient mis en évidence une ouverture primitive aujourd'hui obstruée).

DE POSSIBLES ELEMENTS DE DEFENSE

On ne peut s'empêcher de comparer les deux éléments de construction visibles dans la nef, au système parfaitement identique que l'on retrouve dans l'église Saint Hilaire de Chassiers : une fenêtre de défense pour arbalétrier, est ouverte, côté droit en entrant, sous la voûte, dans l'axe de la porte. Cette porte est elle-même équipée d'une fermeture à barre, glissée dans le fourreau du mur.
Ces deux éléments laissaient supposer de possibles éléments de défense tels qu'ils furent bâtis aux cours de guerres de religion pour empêcher toute pénétration en force des Huguenots dans l'église. Côté sud/ouest, la tour circulaire, (sur l'actuelle façade) englobant l'escalier permettant l'accès au clocher a été en partie arasée, ne laissant subsister hélas, aucun vestige de ses éléments défensifs, comme c'est le cas dans les églises romanes de Vinezac et de Balazuc et qui confirmerait cette présomption. La chapelle St Jean Baptiste, construite en dernier, venant se greffer sur la tour, viendrait alors fermer le collatéral de ce côté.

ANNOTATIONS
- Du monastère de Charay, situé sur le versant de la colline près du col de l'Arènier (côté gauche de la route en descendant sur Privas) il ne subsiste que quelques ruines que l'on peut atteindre par le chemin de randonnées au départ du col de l'Arènier. Le monastère fut détruit semble-t-il vers 1578.
- Feu ou famille : procédé de décompte des individus, utilisé jusqu'en 1725/1726 pour le payement de l'impôt par personne
- Le nombre d'or 1.6 est le rapport entre la hauteur sous la voûte et la largeur entre les murs gouttereaux.
- Le plan primitif de l'église de Fabras était disposé en croix latine, la chapelle Notre Dame de la Piété et l'actuelle sacristie occupant les extrémités de la branche de la Croix (réf : Note du curé Escalier en 1715)
SOURCES
- Ma Bastide - Henri Klinz
- Armorial du Vivarais de Marc Gauer.
- Promenade autour de la montagne Ste Marguerite de Lucien Avenas.
- Quelques notes sur l'origine des églises du Vivarais - Tome II, de Charles-Albin Mazon
- Notice historique sur l'ancienne paroisse de Jaujac de Charles-Albin Mazon.
- Rapport d'expertise du cabinet Jouve-Malfatto.
- Revue du Vivarais -N° 642 – Avril juin 1975.
- Notes d'information de la Fondation du patrimoine
- Dossier de restauration de la commune de Fabras
- Eglises romanes oubliées du Vivarais de Claudiane Fabre-Martin.
AUTRES INFORMATIONS
LESARMOIRIES DE LA FAMILLE CHANALEILLES

" D'or (fond jaune) à trois lévriers de sable (noir) passant ".
Cette famille est l'une des plus illustre du Vivarais. Issue de la chevalerie, ses origines remontent au IXème siècle, la noblesse d'épée ayant préséance sur la noblesse de robe.
Guillaume 1er de Chanaleilles participe à la première croisade en 1095. Guillaume II, chevalier du Temple prend part à la seconde croisade. Remarqué par le Roi de France, Louis VII, il est nommé Grand Maître de l'Ordre des Templiers.
Bernard de Chanaleilles était en 1270 à la 8ème croisade, au camp royal de Carthage où il assistera à la mort de St Louis.
La famille de Chanaleilles est toujours présente à Burzet, notamment en la personne de M. Bernard de Chanaleilles.


VITRAIL SAINT PIERRE AUX LIENS

Le vitrail de gauche qui éclaire le cœur de l'église de Fabras est l'illustration du vocable sous lequel est placé l'édifice, celui de St Pierre-aux-liens.
Le vitrail nous montre, également, en haut, les insignes Pontificales, Pierre ayant été désigné premier Pape de la chrétienté. Il est inhumé sous la basilique St Pierre de Rome
TRAVAUX
D'IMPROBABLES PEINTURES MISES A JOUR

Les enduis intérieurs réalisés au ciment artificiel au cours du XXème siècle ont recouvert des trésors picturaux que la municipalité s'efforce de retrouver. Les restauratrices basées à Etoiles-sur-Rhône sont parvenues à dégager une partie de ces enduis parasites et neuf couches de peintures successives. Ces travaux ont permis de mettre à jour des éléments de fresques picturales datant du XVIII ème siècles (et peut-être du XVII ème), ainsi que les trois litres funéraires présentes dans la chapelle Notre-Dame de la Trinité (1). Ces litres, peintes à des hauteurs variées semblent concerner les membres importants de la famille des Seigneurs du Pin, décédés à des périodes différentes.
- La chapelle Notre-Dame de la Trinité fondée en 1631 par les de Chanaleilles, Seigneurs de Fabras, occupant le château du Pin, fut construite sur les fondations d'une chapelle primitive sur laquelle, nous ne possédons aucun élément.
LE TRAVAIL DES EXPERTS

A l'issue des premiers sondages en recherche de peintures murales, réalisés sur les enduis intérieurs en 2015, les restauratrices Dominique Jouve et Madeleine Malfatto mettent à jour (au scalpel de chirurgien, millimètre par millimètre) sous les neuf couches de peinture des décors, comprenant : Une croix de St André, des draperies, des objets liturgiques, le livre aux sept sceaux de l'apocalypse, des frises et décorations florales ainsi que des visages peints sur les culots.
Cette campagne de restauration menée par la municipalité, épaulée par la Fondation du Patrimoine, la Région, le Département ainsi que les dons des particuliers s'inscrit dans un vaste programme de réhabilitation du bâtiment. Le chantier débuté en 2013 par la réfection complète de la toiture, s'est poursuivi en 2014 par le jointoiement à la chaux colorée de la façade, puis en 2015 par la réfection de deux cloches et la pose de dalles anciennes sur le sol intérieur avant que ne débutent en 2020 la restauration des peintures murales.
2023 fin des travaux, réouverture de l’église au public


Le confessionnal et le portail

2024 : restauration du confessionnal et mise en place d’un nouveau portail, réalisation de Rémy Chaussinand ébéniste.

LES NOUVEAUX VITRAUX

Vitraux réalisés par le maître verrier Alain Galoin
MANIFESTATIONS
ETE 2024



ETE 2025
Georges CORMAN
Concert de trompettes (date à définir)
BALKANISTA LE 25 JUILLET
musique des Balkans
HEURES D'OUVERTURE
L'église est ouverte de 8-9 h du matin à 18-19h du soir.
CONTACTS
Mairie de Fabras
http://despierresetdesliens.wordpress.com/
Mairie de Fabras: 04 75 94 10 76 (fabras@wanadoo.fr)
Michel Buferne: 06 22 22 53 42 (michel.buferne@mail.com)
Christian Perret: 06 19 56 38 54 (perretcdg@hotmail.fr)
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