NOTRE DAME DE PREVENCHERE A MONTPEZAT SOUS BAUZON

Le village de Montpezat Sous Bauzon est située sur l’antique grande voie de communication joignant la vallée du Rhône à l’Auvergne par le col du Pal, l’imposante église notre Dame de Prévenchère se trouve donc sur le chemin des pèlerinages du Puy-en-Velay.

SITUATION

Montpezat, située à 25 kms au nord d'Aubenas

Coordonnées GPS: Latitude 44.708183 - Longitude 4.216149

ASSOCIATION MONTPEZAT SOUS BAUZON

Association des Enfants et Amis de Montpezat

« Rechercher et promouvoir toute action susceptible de provoquer le développement économique, culturel et social de la région. Association créée en 1971 à l’initiative de Georges FAURE, Louis TEYSSIER et Daniel CUVIER. »

HISTORIQUE

ORIGINE

On trouve mention de Notre-Dame de Prévenchères dans une bulle du pape Alexandre III datant du 1er avril 1179 et confirmant tous les bénéfices à l’importante abbaye bénédictine de Saint-Chaffre du Monastier, en Haute-Loire.

Située à proximité immédiate de l’antique grande voie de communication joignant la vallée du Rhône à l’Auvergne par le col du Pal, l’imposante église se trouve donc sur le chemin des pèlerinages du Puy-en-Velay. Cette situation privilégiée l’aurait exposé à quelques vicissitudes puisque la chapelle primitive aurait été rapidement détruite.

EVOLUTION

Elle est reconstruite au XIIe siècle dans le style roman et agrandie afin d’accueillir pèlerins et paroissiens de Montpezat. Le bel édifice présente un caractère sobre et robuste propre à l’architecture des prieurés de Saint-Chaffre.

Ravagée par les huguenots en 1567, comme en témoigne une inscription sur le pilier sud de la nef, elle est à nouveau restaurée et agrandie par l’ajout de chapelles gothiques du XV au XVII siècle à vocation funéraire.

Pendant la période révolutionnaire, outre les cérémonies religieuses, des assemblées populaires et des célébrations patriotiques y eurent lieu.

En 1885, la population la trouvant trop éloignée du bourg, elle fut désaffectée au profit d’une nouvelle église paroissiale. Transformée en remise et grange à foin puis partiellement détruite et laissée à l’abandon, elle est enfin sauvée en 1944 par son classement parmi les Monuments historiques.

LE SITE DE DE PREVENCHERE

Le site de Prévenchères est un livre d'histoire offert aux yeux de tous. Sur les pages jaunies, les siècles défilent et avec eux, le témoignage de la ferveur des hommes. A l'intérieur de l'église, les visiteurs ne manqueront pas de s'interroger sur la désacralisation des lieux tant l'atmosphère étrange qui règne sous ces voûtes romanes ne peut laisser personne indifférent.

EGLISE NOTRE DAME DE PREVENCHERES

Cristallisée dans les mailles du temps, l'église de Notre Dame de Prévenchères à Montpezat ressemble à une sentinelle endormie, immobile au pied de la rivière Pourseille. Eglise désacralisée, prieuré voisin, chapelle et oratoires témoignent d'une période vivante de notre histoire.

Le cartulaire de St Chaffre-du-Monastier répertorie cette église comme l'une de ses possessions. Il en est ainsi d'une grande majorité des églises anciennes de l'Ardèche méridionale, propriété de la célèbre abbaye vellave.

L'église de Notre Dame de Prévenchères est ainsi attestée au XII^èmesiècle mais elle fut bâtie probablement sur les fondements d'une église plus ancienne comme en témoigne la découverte

PLAN DE L'EGLISE

Le plan de masse conforte le style bénédictin en forme de croix latine. La nef centrale en berceau est agrémentée d'une abside polygonale en cul-de-four et de deux absidioles

Plan de l'église Notre Dame de Prévenchère

SON IMPLANTATION N’EST PAS LE FAIT DU HAZARD

Mais l'implantation d'une église si importante à Montpezat n'est pas le fait du hasard. Située sur le chemin emprunté par les pèlerins en route pour Le Puy, elle est bâtie à proximité de la célèbre route du Pal (ou route de l'étain) principale voie de communication et d'échanges économique entre le centre de la France et la Provence, bien avant que ne soit tracée la voie royale (aujourd'hui la RN 102).

Le parcours archéologique de l'église semble difficile à reconstituer. De multiples cicatrices témoignent des remaniements successifs ainsi que des dommages commis au cours de guerres de religion et d'exactions survenues pendant la Révolution française. Au chamboulement architectural s'ajoute la désacralisation du bâtiment (1885) affecté un temps à l'usage agricole avant d'être démembré et ses matériaux vendus par la commune. Charpente, toiture et pierres du dallage ont donc été dispersées, justifiant en partie le retour des pierres en remploi que l'on retrouve en décoration à l'intérieur de l'édifice.

LES CHAPITEAUX

L'absence de corbeilles historiées sur les chapiteaux est une des caractéristiques d'un roman tardif, à la charnière des XII ^ème et XIII ^ème siècles. Il reste cependant à contempler des culots aux énigmatiques visages humains et sur les piliers de la nef centrale un tétramorphe reconstitué.

Dans sa thèse de doctorat, Frédérique Fournet précise : " Ces trois sculptures pourraient correspondre aux évangélistes, par l'association de Saint Marc au lion, de Saint Luc au bœuf et de St Mathieu à l'homme priant. Toutefois aucune représentation de l'aigle de St Jean n'est identifiable dans l'édifice ". Et l'étudiante de rajouter : "seul St Mathieu paraissant être à sa place originelle". Il n'y a pas d'unité dans le style de ces différentes statues, ce qui confirme le désordre régnant au sein du mobilier et surtout la "renaissance" de l'édifice réhabilité avec des matériaux rapportés de l'extérieur au cours des périodes successives.

LES VOUTES

Les voutes romanes en berceau et les croisées d'ogive des chapelles latérales ajoutées lors de la période gothique, s'harmonisent parfaitement pour donner à l'ensemble une impression de puissance et d'élégance peu habituelle. Cette architecture atypique explique sans doute le classement de l'église au titre des Monuments historiques en 1944.

LE PRIEURE DU CLASTRE, LA CHAPELLE SAINT ROCH, LES ORATOIRES

Mais l'église romane de Montpezat vaut surtout par l'ensemble architectural qui la complète : le prieuré, la chapelle St Roch et les oratoires

LE PRIEURE DU CLASTRE

A l'instar de l'église, le prieuré voisin apparu vers 950 a été plusieurs fois remanié pour tomber aujourd'hui dans le giron du CCAS, retrouvant historiquement sa vocation sociale, véritable clin d'œil à l'histoire

Au départ résidence des moines (clastre = lieu clos), il devint le lieu d'habitation du prieur de l'église. Il a été aménagé en hôpital - hospice vers 1895, puis utilisé comme bâtiment de ferme ayant l'église comme dépendance

Si le bâtiment n'appelle pas de commentaire particulier, il est l'occasion de rappeler le rôle exemplaire des moines du Moyen-âge, souvent issus de la noblesse ou de la bourgeoisie, ces gens ont délaissé leur bien-être et les privilèges de leur rang pour s'abandonner à la contemplation mais surtout se consacrer à leurs congénères.

LACHAPELLE SAINT ROCH

De facture plus récente, la chapelle St Roch (1691) constitue une curiosité, notamment en raison des fresques qui tapissent les murs intérieurs. Paradoxalement, ces peintures sont l'œuvre du peintre Jean Saussac où malicieusement l'artiste a fait figurer sa consœur, Hélène Bessade, parmi les figurants de la cène. On découvre également parmi ces créations la Crucifixion et l'enfer.

LES ORATOIRES

Les oratoires dont le circuit serpente au pied de la colline et revient en boucle par le sommet, nous renvoient au XVII^ème siècle, période à laquelle des moines capucins venus en mission à Montpezat ont d'abord dressé des croix de bois pour symboliser la passion du christ.

En 1718 ces croix furent remplacées par 28 oratoires (14 aller et 14 retours) en pierres de taille, agrémentés de niches contenant les divers tableaux, aujourd’hui disparus, représentant les scènes liturgiques.