PAYZAC ET SON EGLISE SAINT PIERRE AUX LIENS

Bâtie au sommet d'une colline alors dénudée, l'église de Payzac domine un panorama grandiose d'où l'on identifie à l'horizon les clochers de Joyeuse, celui de Notre Dame-de-Bon-Secours ainsi que le rocher de Sampzon situé à l'entrée des gorges de l'Ardèche.
SITUATION GEOGRAPHIQUE

A 35 kms au sud ouest d'Aubenas
Coordonnées GPS: latitude 44.453372 N - longitiude 4.153308 E

ASSOCIATION
Pas d’association, mais un groupe d’habitants de Payzac :
GROUPE PAYZAC
Il s’occupe de la sauvegarde et de la valorisation de l’église de Payzac.
Il organise des visites guidées.
HISTORIQUE

En 998 il en est fait donation par Étienne, vicomte du Gévaudan à l’abbaye de Saint-Chaffre du Monastier.
L’église Saint-Pierre aux Liens de Payzac, citée dans le cartulaire de 1175, dépendait du prieuré de Langogne placé sous l’autorité immédiate de l’Abbaye Bénédictine de Saint-Chaffre du Monastier. Cette possession est également mentionnée dans les bulles pontificales de 1179 et 1267.
Construite sur une éminence, elle permet aux visiteurs d’apercevoir les clochers de Joyeuse, Lablachère, Notre-Dame de Bon-Secours et la plupart des hameaux de la commune.
Elle est située sur une place largement dégagée qui permet d’apprécier sa belle assise et son bon état de conservation dus à la qualité des pierres et des lauzes de la toiture, au climat de la région et aux capacité techniques de ses bâtisseurs.
Son organisation initiale comprenait une nef unique de deux travées se terminant à l'Est par une abside semi circulaire dont il subsiste les bases sous une reprise de l’époque moderne.
Au XVe siècle sa façade occidentale, comme le démontre plusieurs inscriptions gravées sur celle-ci, fut reconstruite légèrement plus en amont. Par la suite cette église fut plusieurs fois reprise et agrandie par l'adjonction de chapelles latérales au XVe et XVIe siècle (chapelle adjacente au chœur « La présente chapelle qu’a fait Messire Louis Vidal le 10 juillet 1546 »),
Ces dernières sont élevées en pierres de taille, sur lesquelles figurent de nombreuses marques de tacherons, lui donnant alors une enveloppe extérieure d’une belle harmonie. Au XIXème siècle, l’accès au clocher par l’extérieur a été remplacé par escalier couvert permettant d’atteindre la plateforme de commande des cloches en passant par la tribune et une passerelle en bois.
L’abside semi circulaire est décoré par un retable en noyer inscrit à l’inventaire de 1705 du mobilier de l’Evêché de Viviers. Il représente avec une symbolique la Nativité.
Classement de l’église au titre des Monuments Historiques : 2 octobre 1961
Campagne de restauration dans les années 1935 pour les enduits et 1960-1970 pour la remise en état des toitures.
EGLISE ROMANE DE SAINT PIERRE AUX LIENS

Derrière l'unité austère de son appareil en pierre de grès aux joints gras, l'église St Pierre-aux-Liens de Payzac cache quelques étrangetés qui expliquent le rayonnement de cette construction à l'époque médiévale.
Le lieu n'est pas anodin. Bâtie au sommet d'une colline alors dénudée, l'église de Payzac domine un panorama grandiose d'où l'on identifie à l'horizon les clochers de Joyeuse, celui de Notre Dame-de-Bon-Secours ainsi que le rocher de Sampzon situé à l'entrée des gorges de l'Ardèche. Nul doute que du haut de ce promontoire le tintement de la cloche activée par les moines bâtisseurs retentissait jusque dans les coins les plus reculés de la paroisse. Cet emplacement dominant est complété par l'implantation géographique du lieu bordant alors le chemin emprunté par les pèlerins cheminant vers Notre Dame du Puy ou en route pour Compostelle. Parce qu'elle était également porteuse des espoirs de tout un peuple venant y exercer un étrange rite sacré, l'église de Payzac jouissait d'une activité fébrile.
LES ENIGMATIQUES CHAPITAUX HISTORIES

A l'intérieur on retient les énigmatiques sculptures des chapiteaux historiés dont l'une des corbeilles remettrait en question les acquis de la Genèse. On y voit notamment, non pas Eve cueillant seule le fruit défendu sur l'arbre de la connaissance, mais le couple œuvrant en dualité aux prémices du péché originel. Voici qui rétablit l'équilibre ! L'usure du temps ayant fait son office, la représentation iconographique des autres sculptures demeure problématique. Mais l'on retrouve comme dans beaucoup d'églises romanes des motifs jumelés, affrontés ou inversés. Sur un autre chapiteau, un énigmatique personnage échevelé semble plonger vers un abîme imaginaire, supposée être une descente aux enfers. L'interprétation de ces scènes psychopathiques reste aléatoire. Si l'Eglise romaine a vu là une lutte constante entre le bien et le mal, dominée par un Dieu terrifiant à cette période, la réalité est aujourd'hui encore très incertaine.


UN MARIAGE HARMONIEUX DES STYLES ROMAN ET GOTHIQUE

L'édifice est aujourd'hui un mariage harmonieux des styles roman et gothique. La partie romane est du XIIème siècle. De cette période subsistent les magnifiques arches en berceau de l'unique nef centrale et à partir de 1451 les croisées d'ogives venant coiffer les cinq autels latéraux nés de l'agrandissement. La qualité générale de la construction, ses arches en doubleau, sa protection par une couverture de lauzes de schiste expliquent l'état de conservation remarquable du bâtiment d'aujourd'hui.

SAINT PIERRE AUX LIENS

L'agrandissement de l'édifice au XVème siècle apparait au travers des cinq chapelles gothiques, disposées de part et d'autre de la nef centrale et dont il subsiste les magnifiques arcs doubleaux. L'arc supérieur, de plein cintre, surplombant l'entrée de chaque chapelle est d'époque romane. Il est renforcé à partir du XVème siècle par un arc inférieur brisé, venant soutenir l'imposante toiture. Ces chapelles latérales supportent des croisés gothiques aux nervures finement ciselées venant mourir avec élégance sur les piliers ou s'assoient sur des culots décorés, portant le monogramme IHS (Jesus Hominum Salvator : Jésus sauveur des hommes) attribué au moine Franciscain Bernardin de Sienne. Ces chapelles latérales sont nées de donateurs aisés soucieux de disposer d'une sépulture familiale dans l'église. Elles étaient entretenues par leurs attributaires, dédiées à un Saint patron et recevaient des offices privés dont il subsiste les "piscines", niches aménagées dans les murs pour les ablutions de l'officiant. L'une de ces chapelles appartenait à la famille Vidal comme en témoigne une pierre commémorative de la chapelle sud-est, bordant le cœur, et portant la date du 10 juillet 1546.
Parmi le mobilier on retient : Une statue de St Pierre, prisonnier d'Hérode, dont un ange a brisé les chaînes, conformément à la légende - Une piéta, tableau offert par Napoléon III au baron Chaurand, député de l'Ardèche et une toile de retable reproduisant la nativité, œuvre présumée du peintre belge Jean Englebert. - La statue de la Vierge de Lourdes, œuvre du sculpteur Lyonnais Joseph-Hugues Fabisch, célèbre pour ses réalisations des statues de la Vierge de Lourdes après sa rencontre avec Bernadette Soubirous en septembre 1863, rencontre au cours de laquelle il s'est efforcé de reproduire la vision de la jeune bergère. L'ensemble est chaperonné par un Saint Pierre en bois doré du XVIIème siècle. Cette sculpture est disposée près de la tribune du chœur où une porte permettait autrefois aux moines d'entrer à l'église depuis leur prieuré mitoyen.


LA CHAPELLE FUNERAIRE

L'extérieur est agrémenté d'originalités. Sur le clocher-mur dressé au XVème siècle, une pierre gravée porte un texte bilingue (en patois et en latin) commémorant la réalisation de ce clocher par le maître d'œuvre : Jean Dendobos en 1411 ou 1441. Les murs gouttereaux, (murs latéraux, situés de part et d'autre de la nef centrale) d'origine romane, sont nettement visibles côté Nord et Sud, dépassant de plus de 50 cm des couvertures latérales. Le mur côté sud ainsi que l'abside portent les marques des tâcherons qui ont taillé les pierres, identifiant ainsi leur travail pour une rémunération en conséquence. Face au portail d'entrée, sur le terrain de l'ancien cimetière, la chapelle funéraire de notre Dame des sept douleurs construites entre 1852 et 1865 est le caveau de la famille Chaurand. Cet édifice a été réalisé par l'architecte Lyonnais Pierre Bossan, auteur des basiliques de Fourvière à Lyon et de Lalouvesc.


LA PIERRE "MAGIQUE"

Mais le point d'orgue de l'église de Payzac est incontestablement son aspect "merveilleux" hérité de l'époque romane, expliquant, entre autres, le rayonnement de son prieuré médiéval. Sur le mur extérieur, côté sud, à 1,20m environ du sol, s'ouvre dans l'une des pierres un orifice de 15 cm de diamètre. Si, comme l'explique Pierre Mélot, les murs de l'église romane primitive ont été "repoussés" afin d'élargir l'édifice et permettre l'adjonction des chapelles latérales, les pierres du mur gouttereau ont été utilisés en remploi, témoignant de la présence de la "pierre magique" sur le bâtiment originel du XIIème siècle. A cette période, les pèlerins en route pour le très Saint pèlerinage de Notre Dame du Puy faisaient halte à Payzac (orthographié Payjacum). Ils trouvaient auprès du prieuré un hébergement sûr afin de se reposer, de se restaurer et de se faire soigner. D'autant que la "pierre miraculeuse" attirait les fidèles. La tradition rapporte en effet que "les personnes venaient y glisser la main en prononçant un vœu dans l'espoir d'une guérison, de la solution d'un problème familial, pécuniaire ou autre ". Cette pratique explique probablement le nombre de pratiquants dont les parents ont été inhumés à cet endroit, mais surtout par la présence de la Vierge Marie, médiatrice par excellence entre Dieu et les hommes et dont la chapelle se trouvait, et se trouve toujours de l'autre côté du mur ".

TRAVAUX

Différents travaux ont été entrepris durant ces dernières années, notamment la restauration du retable, retour du panneau central été 2024.


MANIFESTATIONS

2025
- 29 mars : Choeur Schola Cantarel
2024
- Dimanche 11 août à18H : Trio des Confluences
2023
- Lancement d’une souscription par la municipalité, sous l’égide de la Fondation du Patrimoine
- pour restaurer le retable.
- 7 janvier - chœur Schola Cantarel
- 3 juin - chorale Les Bouches Rouges
- 21 mai - concert Duo Shad Caravane, pour la restauration du retable
- 10 septembre - conférence : entrez dans l'Art Roman
SOURCES
- Article Ma Bastide – H Klinz
- Documentation de l'Association "Beauzons en Cévennes d'Ardèche".
- Commentaires de Pierre Mélot.
- Les églises romanes oubliées du Vivarais de Claudiane Fabre-Martin.
- Voyage au cœur de l'Ardèche romane de Michel Gilbert.
- Vivarais, Gévaudan romans de Jean Nougaret et Robert de Saint Jean.
HEURES D'OUVERTURE
ETE 2025
Pour les mois de JUIN , JUILLET , AOUT et les journées du Patrimoine en septembre (20 et 21 septembre 2025)
samedi de 15 heures à 18 heures 30
dimanche de 15 heures à 18 heures 30
jeudi de 15 heures à 18 heures 30
ouverture complémentaire le dimanche matin de 10 heures à 12 heures en JUILLET et AOUT
Les permanences sont assurées par le Groupe Eglise
VISITES SUR DEMANDE - CONTACT
Elles sont à prévoir en contactant et en faisant parvenir ses propres coordonnées par SMS au
06 63 21 32 54 selon disponibilités.
Délai minimum : semaine suivante à la demande
Par SMS exclusivement au : 06 63 21 32 54
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