EGLISE ROMANE SAINT GREGOIRE DE PRUNET

Village de Prunet

Inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1965, l’Eglise St Grégoire de PRUNET surplombe le village, offrant une vue imprenable sur la Vallée de la Ligne.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Situation de Prunet

Située à 30 kms à l'ouest d'Aubenas

Coordonnées GPS: Latitude 44.598013 N   Longitude 4.263859 E

Itinéraire

ASSOCIATION

HISTORIQUE

Plan de l'église

Tout comme l’église de Sauveplantade, Prunetum fût à son origine un édifice privé appartenant à une riche famille terrienne. A la mort de son mari, Berthe Giraud en 1016 en fit donation, ainsi que plusieurs manses, à la puissante abbaye de St Chaffre-du-Monastier (connue également sous le nom de St Théofrède, aujourd’hui Le Monastier-sur-Gazeille 43). Les moines bénédictins s’y installèrent au début du XIème siècle.

Au XIème siècle, établissement de l’Eglise prieurale par l’abbaye de St Chaffre du Monastier.

Initialement pourvue d’une abside et d’une nef, l’église romane s’est élargie, au XVéme, XVIIème et XIXème siècle sur des chapelles latérales qui formèrent ensuite des nefs secondaires.

  • XVème : création de 2 chapelles aux clés de voûtes blasonnées

Le prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, Bernard de Dienne, dans la deuxième moitié du XVe siècle, prend initiative d’agrandir l’église Saint-Grégoire : les flancs de la travée qui précède le chœur sont ouverts

  • XVIIème : réalisation du collatéral sud
  • XIXème : réalisation du collatéral nord.

L’église poursuit sa croissance : en face du porche sud, vers 1850, une dernière chapelle est bâtie, permettant d’entrer dans l’église sans traverser le cimetière et afin de donner de l’ampleur au collatéral nord

EGLISE SAINT GREGOIRE

Vue d'ensemble de l'église

La période romane se caractérise avant tout par une métamorphose intellectuelle dont l’architecture n’est que le reflet de la pensée religieuse du moment.

Jugeant le bouleversement survenu au cours des XIème et XIIème siècles romans, le chroniqueur médiéval Raoul Glaber écrit : « On eut dit que le monde dépouillait sa vétusté et revêtait de toutes parts un blanc manteau d’églises neuves ». L’église Saint Grégoire de Prunet fait partie de cette centaine d’églises romanes du Vivarais, surgies de terre à cette période. Le bâtiment aujourd’hui embelli est d’une extraordinaire beauté dont la visite ne laisse pas indifférent.

Bâtie à flanc de colline, bien abritée du vent du nord, dominant le village et la vallée de la Ligne, l’église de Prunet s’inscrit dans le cadre traditionnel des constructions religieuses du Moyen-Age ; le prieuré borde l’église et le cimetière entourant la construction (atrium), apparu également au tout début de la période romane, se maintient encore aujourd’hui.

LE CLOCHER

Le clocher

Le clocher-porche intégré dans la façade principale a disparu à la suite de nombreux remaniements pour laisser place aujourd’hui à un clocher carré, élevé au-dessus du portail d’entrée, ouvert au sud. On suppose que dans la pure tradition vellave, et comme ce fût le cas pour la quasi-totalité des constructions religieuses ayant appartenues aux adeptes de la règle de St Benoit, le clocher-peigne originel se dressait probablement à l’ouest.

LE PORTAIL

Le portail roman

Le portail a été plusieurs fois déplacé pour se situer du nord, puis au sud où il fut « avancé » au-delà des murs gouttereaux lors de la construction des travées collatérales, apparues à la période gothique. Ce portail bien qu’issu d’un remembrement s’inscrit dans la parfaite tradition romane : archivolte en saillie, voussures carrées séparées par un tore (ou boudin) régulier, tailloirs rectangulaires coiffant des chapiteaux sculptés de feuilles d’Acanthes, le tout reposant sur des colonnes, dégagées, régulières, descendant jusqu’au sol et cintrées d’astragales. Et c’est sans doute ici qu’apparaît la première particularité de l’église de Prunet. Entre les astragales (disques situés sous les chapiteaux) et les piliers, un espace apparaît. Effondrement du sol ? Cette situation permet d’établir que près de huit siècles après l’apparition des piliers romans sous les portails, ces colonnes n’avaient aucun rôle, hormis celui de décoration.

LA FENETRE DE L'ABSIDE

Vue eloignée de l'extérieur de l'abside (à droite buste de St Pierre- à gauhe buste de St Grégoire

La seule fenêtre, ouverte à l’est, éclairant l’abside, pourrait-être également d’origine romane, même si la dimension de l’embrasure et la taille des pierres, aux façades lisses, laissent subsister un doute. Probablement remaniée, cette ouverture a gardé son style originel. Elle est flanquée de part et d’autre de deux sculptures dont les personnages (St Pierre à gauche et St Grégoire à droite) sont porteurs des armoiries des seigneurs du lieu. Côté gauche, le blason aux trois croissants de lune est celui de la famille de Dienne De l’autre côté, figure l’écusson de la Baronnie d’Estaing, alliée aux de Dienne, dont les armes sont représentées par trois fleurs de lys.

Buste de Saint GrégoireBuste de Saint PierreLa fenêtre encadrée par Saint Pierre et Saint Grégoire

LA GARGOUILLE - DRAGON AILE

La gargouille

De la période romane subsiste notamment, à l’extérieur du bâtiment, une effrayante gargouille représentant un dragon ailé, surplombant la toiture, chargée de rejeter l’eau de pluie. La présence de cet animal fantastique protégeant l’édifice des influences maléfiques, rappelle aux fidèles qu’ils doivent être attentifs aux tentations du démon. Symbole ésotérique, la représentation de cet animal légendaire est également porteuse d’une image positive, gardienne des âmes, chargée de donner l’alerte en hurlant à l’approche du diable.

INTERIEUR DE L'EGLISE

Splendeur des arcatures

Mais c’est en poussant la porte d’entrée que la magie opère. La voûte centrale de la nef en berceau brisé ouverte sur une abside en cul de four, élargie de ses collatérales, est un enchantement.

L’équilibre harmonieux qui habite l’intérieur de l’église de Prunet sublime l’art roman. A la brutalité architecturale des voûtes de plein cintre en pierres de taille s’opposent les délicates sculptures et les fines décorations du mobilier.

A travers les sculptures, le profane côtoie le sacré et l’ensemble se mêle judicieusement, venant ajouter une note supplémentaire à l’harmonie du lieu dans laquelle de fines nervures gothiques rehaussent le tout d’un éclat prestigieux.

Abside en cul de fourBaptistère en granit noirLa nef centrale

LES PIERRES TOMBALES

Les pierres tombales

En entrant, on remarque sur le côté droit, trois pierres tombales, venant du cimetière voisin et supposées de la première moitié du XVème siècle. La tradition rapporte qu’il pourrait s’agir de vestiges de sépultures des moines fondateurs de l’église. Sur ces pierres, une croix latine apparaît en relief. Leur style n’est pas sans rappeler le même motif sculpté sur la pierre tombale se trouvant, également, dans l’église de Montselgues. Au pied de l’une des dalles se devinent les instruments de la passion du Christ : la tenaille et le marteau.

LES CHAPELLES

LA CHAPELLE DES DEMOISELLES

La chapelle des demoiselles

Au centre de la chapelle des Demoiselles, (dernière chapelle collatérale, à droite, près de l’abside et datant du XIXeme siècle) trône un baptistère, en pierre du pays, qui semble dater du Moyen Age et qui constitue le plus ancien meuble de l’église. Dans l’angle nord-est de cette même chapelle, une statue, d’apparence insignifiante, retient cependant l’attention. Elle représente St Grégoire, patron de l’édifice, dont on retiendra, ici, l’expression poupine de son visage. Cette statue en bois, d’une hauteur de 40 cm environ, supposée du XVIIIème siècle, classée à l’inventaire complémentaire, est habituellement affublée d’une canne à trois branches, aujourd’hui disparue.

Statuette de Saint Grégoire

CHAPELLE DES PENITENTS

La chapelle des pénitents

En face, de l’autre côté de la nef centrale, la chapelle des Pénitents conserve le curieux dessin d’une voûte intérieure. Cette construction n’est pas sans rappeler les vestiges d’un possible enfeu, éclairé par la douce lumière du jour, filtrant à travers les vitraux.

LA CHAPELLE CENTRALE

La chapelle centrale

La chapelle centrale, côté nord, porte sur le médaillon, placé à la croisée d’ogive, les armoiries de la maison de Dienne de St Eustache, (d’azur au chevron d’argent accompagné de trois croissants d’or) originaire d’Auvergne, dont Bernard de Dienne fut le fondateur de la nouvelle église (1).

LE CHRIST DE PRUNET

Le christ en bois

L’admirable Christ, de la nef centrale, semblant déchirer l’espace, provient, vraisemblablement, de l’extérieur où il devait reposer sur une croix surmontée d’un dais de toile. A l’époque, on imposait aux prêtres l’installation d’une croix dans le cimetière. En 1850 une tribune est construite avec d’humbles matériaux et on ramène le Christ à l’intérieur de l’église. Il est discrètement « glissé » sous le plancher de la nouvelle construction, la sculpture, ayant perdu ses bras, ne pouvait pas être exposée dans cet état, à la vue des paroissiens. Mais, c’est seulement en 1953, lors de la démolition de la tribune, que l’on retrouve le Christ « oublié » là. Il est alors installé dans l’église. De 1965 à 1970, l’abbé Charray organise l’exposition d’art sacré au Dôme St Benoit à Aubenas et demande à emprunter le Christ de Prunet dont la beauté artistique retient particulièrement l’attention. En 1993, l’arrivée de l’abbé Bernard Nougier permet le retour de la statue dans son église d’origine, après 40 ans d’exil. Ce Christ, du XVIIème siècle, est aujourd’hui classé à l’inventaire.

Visage du christ

LES SOURCES

- MA BASTIDE - Henri KLINZ

- Les églises romanes oubliées du Vivarais de Claudiane Fabre-Martin

- L’architecture romane du Vivarais de Michel Joly

- Visite commentée de l’église de Prunet sous la direction de Mme Mireille Buzenac

- Eglises du Vivarais par A.Mazon

- Sauvegarde des monuments historiques -Bernard Nougier

PHOTOS

Vue générale
Vue généraleVue avec à l'arrière l'emplacement du prieuréVue intérieur avec éclairageLa vierge et l'enfant à droite de la nef

TRAVAUX

la toiture en tuiles romanes avant 2012

Travaux de restauration soutenus par la Sauvegarde L’église Saint-Grégoire de Prunet L ’église Saint-Grégoire de Prunet, romane à l’origine, a achevé au XIXe siècle ses mues successives, passant d’une nef unique à une triple nef, avec une sacristie en saillie. Au XXe siècle, les travaux d’entretien et de rénovation deviennent indispensables.

En 1948-1949, la coiffe de lauze posée à même la voûte des nefs est remplacée par des tuiles plates mécaniques.

Vers 1960, la sacristie est démolie, puis les murs intérieurs dépouillés de leurs enduits. L’inscription de l’église en 1965 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques rend possible l’ouverture d’un chantier important en 1977 qui s’étalera jusqu’en 1984 : sablage des pierres, rejointoiement partiel, remplacement des tuiles plates par des tuiles canal.

Les travaux vont reprendre vers 1990 : achèvement du rejointoiement, reprise des huisseries, pose d’un pavement, installation d’un nouveau mobilier…

Mais la toiture manifeste vite ses défaillances et impose donc de nombreux raccommodages. La décision municipale est prise en 2008 de rénover totalement la toiture en gratifiant l’église d’une couverture de lauzes. Les travaux débutent en 2012.

Toiture acruelle en lauze

MANIFESTATIONS

2025 05 17 CONFERENCE ART ROMAN ET VISITE DE L'EGLISE SAINT GREGOIRE

CONFERENCE ET VISITE DE L'EGLISE SAINT GREGOIRE

2025 05 31 VISITE DE L'EGLISE SAINT GREGOIRE 13 H30

PROGRAMME JOURNEE DE LA RANDO

OUVERTURE DE L'EGLISE

Ouverture de l’église : tous les jours de 10h à 17h (sauf exception)

CONTACT

mairieprunet07@orange.fr

michel.ledauphin@free.fr

Facebook: prunet07

Site de la mairie: prunet.fr

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